jeudi 10 janvier 2008

la graine et le mulet

On parle beaucoup de ce film encensé par la critique.
Je n'ai pas aimé ce film, pourquoi.

Techniquement je trouve les mouvement de la caméra fatigants, les travellings fastidieux, le découpage pas toujours judicieux pour nous faire comprendre l'histoire. De plus la prise de son est médiocre, certains personnages sont difficilement compréhensibles, ils articulent mal.
Ce film sent trop l'amateurisme, c'est peut-être cette naïveté qui le fait aimer par la critique ?

L'histoire est intéressante et actuelle mais du déjà vu dans des reportages à la télévision qui traitent le même sujet, la difficulté d'insertion des immigrés maghrébins et la vie dans les banlieues.
Une histoire somme toute assez banale et en même temps tragique de la vie de cette communauté.

Je n'irais pas jusqu'à qualifier ce film de navet, c'est un film moyen qui à mon avis ne mérite pas l'engouement qu'il a.
Dans le domaine de la littérature, j'avais beaucoup aimé le livre "les bienveillantes", j'en parle au début de ce blog, d'autres peu nombreux l'ont cloué au pilori, j'étais alors en accord avec les avis majoritaires.
Et bien pour une fois, je me réfugie chez les détracteurs peu enthousiastes de ce film, dans la minorité.

Voici un article paru dans Télérama qui revient encore encenser ce film.


"La graine et le mulet" trouve son public

Sans star ni happy end, le dernier film Abdellatif Kechiche séduit, au point que "La graine et le mulet" devrait passer la barre des 500 000 spectateurs. Rassurant.
La Graine et le mulet, d'Abdellatif Kechiche

« C'est la vie, avec son foisonnement, ses petitesses, sa solida­rité », écrit l'un ; « des acteurs vrais et attachants, vivement filmés au plus près de leurs émotions », ajoute l'autre. Les nombreux internautes qui ont rédigé des avis sur telerama.fr n'ont pas tous autant aimé La Graine et le mulet, d'Abdellatif Kechiche. Certains pointent des longueurs ou un finale éprouvant, mais tous, indubitablement, ont été secoués, émus ou dérangés. Ce sont des exemples parmi d'autres : partout, La Graine et le mulet passionne et devient - comme le fut L'Esquive, du même réalisateur - un film phénomène.

Le film a obtenu le prix Louis-Delluc, devrait passer la barre des 500 000 spectateurs, score d'autant plus méritoire que sa longueur en limite le nombre de séances quotidiennes et que le sujet en est moins immédiatement « séduisant » que celui de L'Esquive. Ce succès, il le doit, bien sûr, à ses qualités propres : le talent d'Abdellatif Kechiche à laisser la vraie vie affleurer sous les habits de la fiction, à faire jouer avec infiniment de naturel ses comédiens amateurs, à bâtir avec eux une mini-comédie humaine. Mais, parfois, cela ne suffit pas...
Il faut croire que La Graine et le mulet a répondu à un certain nombre de désirs confus chez ses spectateurs. C'est, d'abord, un film politique - au sens premier du mot, relatif à la cité. Son sujet : la cohabitation, dans un port du Midi de la France, des notables avec les gens de peu, des Français de souche avec les immigrés et leurs enfants. Ces questions ont traversé l'année 2007, elles étaient au coeur de la campagne électorale, et ont été souvent abordées de façon réductrice et alarmiste par les journaux télévisés. Abdellatif Kechiche y répond sans angélisme mais surtout sans caricature : l'optimisme qu'il s'accorde est relatif, car la victoire du mouvement sur l'immobilisme se fait au prix d'un sacrifice cruel.

Le film montre aussi - et les critiques conquis, presque militants, s'en sont fait largement l'écho - qu'il est possible de ­faire du cinéma autrement que selon la logique dominante. A la différence de L'Esquive, tourné « à l'arrache », La Graine et le mulet n'est pas un film pauvre. Il a été produit par Claude Berri, distribué par une « major » française, Pathé. Et pourtant, pas de stars, pas de réel happy end, pas de plan marketing, une durée inhabituelle et des ellipses narratives que les manitous du bon scénario n'auraient pas hésité à pointer. Le film résiste à un formatage de plus en plus prégnant - à l'image, d'ailleurs, du phénomène de l'année d'avant, Lady Chatterley.

Les spectateurs ne s'y sont pas trompés. Ce à quoi La Graine et le mulet les invite est une expérience presque nostalgique : dialoguer avec une oeuvre et non pas ingurgiter un film de plus, dans la frénésie des sorties toujours plus nombreuses et toujours plus fugaces ; voir ensemble, c'est-à-dire partager une expérience avec d'autres citoyens, une expérience qui suscite le débat. Bref, mettre un terme provisoire au cycle boulimique de la consommation culturelle. Une exception au système ? Non, un encouragement à l'amender.
Aurélien Ferenczi

Le mal-être ou mal-vivre (suite)

Blog d'une alcoolique (déboires)
(cliquer sur le titre)